dimanche 26 août 2012

Changements du projet

À cause de raisons personnelles, j'ai du changer le personnage que j'avais décidé de mettre sur ma toile. J'ai pris quelques photos de mon père car je crois que l'image d'un chasseur qui souffre est plus rare que celles d'un adolescent comme tout le monde. Il souffre d'un malaise, d'un certain inconfort et d'un immense regret vis-à-vis son métier et ses actions passées. Il souffre, et c'est depuis le début le sentiment que je recherchais pour représenter l'être humain.
J'ai également changer la couleur de mon coyote. À l'origine, je l'avais mis blanc, mais maintenant j'ai décidé de le peinturer en noir. Pour contraster avec l'environnement autour et pour lui rendre une certaine prestance. Je trouve qu'il aura l'air plus fort en noir que s'il reste anonyme en blanc en se fondant dans le paysage. Un ajout aussi. Un petit bout de peau humaine sera disposé autour de son cou. J'étais partie d'une image de départ au tout début de la session et je trouve que je l'ai délaissée beaucoup trop vite. Je reviens donc à ma dénonciation de l'industrie de la fourrure, qui était très importante pour moi. Le chasseur de peaux qui souffre sur une toile devant le coyote observateur portant fièrement un foulard en peau humaine, mais discret tout de même. Il ne peut pas avoir plus "inversement des rôles'' que ça, à mon avis.
J'ai également changé mon texte. Je me suis dirigé vers un type d'écriture que j'ai découvert cet été et que je voulais exploiter. Un type d'écriture qui a de l'impact puisque nous sommes obligés de s'arrêter à presque tous les mots.
Donc voici des photos que j'ai prises qui me serviront pour l'élaboration de mon personnage sur ma toile au mur :



Photo choisie :
Voici le texte que j'ai écris :

Des bêtes. Toutes sortes de bêtes. Autour de moi. Des bêtes. Des sœurs. Des frères. Des bêtes. Autour de moi. Partout. Elles m’épient. Elles me regardent, elles me toisent. Ces yeux. Ils me font mal. Ils m’accusent. Autour de moi. On m’accuse. Terrible. On m’accuse de quelque chose. C’est terrible. On me crache le terrible. Cracher. J’ai mal. On ne m’accuse pas pour rien. Il y a des bêtes. Beaucoup de bêtes. Elles me pointent du doigt. Toutes. Celles-là. Celle-ci, frivoles. Des rivales. De vieilles rivales. Et pourquoi. Pour une raison. Je les ai chassées, ces bêtes. Ces frivoles. Ces bêtes. J’ai tranché des corps. Des corps. Des vivants. J’ai tranché des corps, des vivants. Des sauvages. On m’accuse. Toujours. Une étreinte. Des bêtes, partout. Vraiment partout. Qu’ai-je fait. Autour de moi, des doigts. Pleins de doigts. De longs doigts coupants. Qui me pointent. Des yeux. J’ai peur. Pleins de yeux qui me regardent. Qui m’accusent. L’enfer, tout autour de moi. C’est l’enfer, je suis le bourreau. Ils sont mes bourreaux. Comme un cycle. Sans fin. Un cycle qui n’arrête pas. Sans fin. Moi le bourreau. Eux les bourreaux. Tout autour de moi. Des sauvages. Des bêtes, des yeux, des doigts. Partout. Et du sang. Des flaques, du goudron. Noir épais. Autour de moi. Des flaques partout. Il y en a partout. Du goudron noir. Du rouge. Des yeux. Des bêtes frivoles. Qui me pointent du doigt. J’ai peur. Qu’ai-je fait. Qu’avons-nous fait. Nous faisons, tous. Les bêtes et moi et toi. Nous faisons tous partie d’un cycle. D’un cercle. Ensemble. Un grand cercle. Ne pas détruire un cercle. Si parfait. Une leçon. Un cercle qu’il ne faut pas détruire. Que nous détruisons. Un cercle composé de toi et de moi et des bêtes. Ces sauvages. Nous faisons couler. Toi et moi. Du sang, du goudron. Nous déambulons. Comme ces bêtes. Dans cette immensité. Elles sont là. Comme nous. Esprits des vents. Des tambours. Ces sauvages. Ils sont là. Immensité. Ils s’inclinent, comme il faudrait. Que nous nous inclinons. Il faudrait. Étranger. Je suis un étranger. Je suis une couleur de sang. Et toi aussi. Pour ces bêtes. Du noir et du rouge et du noir. Ces bêtes. Elles me pointent du doigt. Du sang inutile. Du sang noir goudron rouge. Pourquoi détruire ces bêtes. Toi et moi. Regarde-les et moi et toi. C’est laid. Je suis laid. Pauvres bêtes. Sauvages. Noir. Rouge.

Pour donner une idée du travail photoshop que j'ai fait, voici une image où j'ai réuni les deux ensemble:
Évidemment, les lettres sont très petites car mon image suit les dimensions de 20 X 24 pouces. Je peinturerai les lettres sur une toile de 20 X 24 pouces que j'avais déjà chez moi, en acrylique.

Un retravail de budget n'est pas nécessaire puisque j'ai gardé dans l'ensemble les mêmes matériaux.
Pour ce qui est du calendrier et du texte final que j'aurai révisés, ils seront dans un prochain article.



jeudi 23 août 2012

Dernières mises à jour!

Durant ces longs six mois de vacances, j'ai pris du recul par rapport à mon projet. Lorsque nous sommes concentrés pendant de longues semaines sur une même idée, on fini par tourner en rond et nous figons sur les mêmes points sans trouver de nouvelles inspirations et nous perdons la motivation. Après m'être retirée, j'ai donc eu le temps d'oublier un peu mon projet et de me trouver de nouveaux passe-temps, toujours à la recherche d'inspirations. C'est là que j'ai finalement trouvé ce qui manquait à mon oeuvre. En voici la version finale:

Je reste avec l'idée d'un coin de pièce étroit, qui représente les camps de concentration, les chambres à gaz et les fours crématoirs. La pièce étroite fait référence à l'encloîtrement des prisonniers, ils se referment sur eux-mêmes. J'ai décidé d'abandonner l'idée de performance mais plutôt d'impliquer les spectateurs. Il s'agit, encore de la pièce blanche, où des cartons sont superposés, un peu comme un tas, cachant quelques parties des murs. La couleur blanche des murs fait référence aux hopitaux, normalement vus comme un lieu sécuritaire où l'on soigne les malades mais qui prend une tournure complètement opposée lors de l'holocauste et fini par rappeler les salles d'expérimentations, où l'on testait des médicamments et des traitements sur ces prisonniers juifs, tout en les torturant. Ils font aussi références à la pureté des âmes des juifs avant la guerre et qui seront salis, torturés, déformés par les actes des soldats allemands. Les boîtes représentent les lits où les victimes de l'holocauste dormaient dans les camps de concentration, ainsi que les tombeaux, et aussi l'état d'âme des prisonniers qui se renferment sur eux, et enfin, l'empilement de corps des victimes décédées et leur cendres, de là la signification de la terre noire et de la poussière qui rempli les boîtes. Ceux-ci représentent aussi les travaux forcés qui ne portent pas fruits ainsi que les souvenirs. Sur les murs, il y aura des citations de personnes ayant survécues au génocide juif qui seront marquées un peu partout. Quelques unes seront cachées par les boîtes, de là l'implication des spectateurs, qui, par curiosité pourront aller déplacer les boîtes pour voir ce qui est marqué. Cette action représente lorsque le monde extérieur s'est ouvert les yeux sur le génocide juif et s'est décidé à agir pour les sortir de cette situation. Ça veut aussi dire ''fouiller dans le passer pour s'en souvenir'', qui est le but premier de mon oeuvre. En déplaçant les boîtes, on change le décor, comme lorsqu'on agit, on change l'histoire. Tout à l'entour de la chambre, il y aura des sacs de terre noire pour forcer les spectateurs à se salir les pieds pour marquer le sol et représenter les événements qui ont marqués l'histoire par la faute des pas des dirigeants de l'époque. Ça implique les spectateurs en les incitant à marquer l'histoire par leurs pas, pour leur rappeler que c'est par leurs décisions que tout peut changer. Nous écrivons l'histoire par nos actes, il n'est jamais trop tard pour changer le monde et nous en sommes tous concernés. Cette saleté représente aussi l'état hygiénique dans lequel les prisonniers vivaient, et aussi l'esprits des survivants qui ne sont plus les mêmes suite aux événements, ils sont troublés, changés à cause de la souffrance vécue et la torture. Finalement, il y aura un discours violent et vulgère du dictateur Hitler, pour faire vivre un peu l'ambiance de guerre aux spectateurs et leur rappeler l'élément d'éclencheur de l'événement le plus marquant de l'histoire.

Voilà tout pour le moment, ma maquette est déjà prête, il ne reste qu'à tout mettre en oeuvre!