La
folie a raison
Dans le noir total
Naratrice extérieur :
- M. Phillemon vous pouvez vous
dirigez vers la porte 2. Docteur Lalonde vous y attend.
Lumière
-C’est surement ça.
Phillemon verse le thé à chacun de ses compagnons.
- C’est surement ça.
C’est surement ça vivre. Se vider. Se vider avant d’être remplie, avant d’être rassasié, avant même d’être à moitie plein, en fait. Se vider de vide, de néant puis le
verser sur nos quotidiens.
Petite pause
- En l’étalant sur nos trop petits corps mutilé par la grandeur, en le tartinant sur nos rôties matinales
trop sèche, en l’exhibant devant nos femmes trop prude, en le déboulant pressement sur les trop
petites marches du métro, puis en
le crachant sur nos patrons trop cravaté de pouvoir ?
Regard découragé, repose la théière, prend ses cravates, s’assoie et se
perd dans ses pensés
-… c’est surement ça.
Phillemon regarde son compagnon de face (un toutou )
-Faites attention, c’est peut être chaud.
Silence , bouge un peu sur sa chaise
- Puis vous ? Qu’est c’est
que vous en pensez ?
Les enfants ne vous font pas trop
la vie dure ? Votre rembourrage est confortable ? On ne vous sert pas trop fort
la nuit ?
Ton d’une ironie triste
-
Par conséquent votre vide est
relativement plein ?
-
Ça doit être alors un supplice
exclusivement réservé à l’élite humaine.
Aborde le toutou à sa gauche
- Vous désirez un peu de sucre ?
-Non ?
-Bien moi jvais en prendre. J’ai besoin de me sucrer les idées.
Comment vous avez trouvez ça hier ?
C’était une belle parade que vous avez faite sur mos dos. Michel semblait vous zieutez, du haut
de son complet. Il faut comprendre,
il n’est pas habitué à ce que mes proches viennent au travail. Bref, vous avez
pu comprendre que nous sommes une entreprise de haute importance, un pilier
mercantile. Sans nous, le styromousse n’aurait pas sa vocation.
Verse abondamment des boules de sucres dans son thé.
Et puis voilà comment on travesti le beige.
On le sucre d’absurdité, question de le rendre… plus vivant ?
En regardant sa tasse de thé
Pourrais-tu te transformer en chimère et m’avaler tout rond, s’il te
plait ! J’en ai marre, j’en est plus que marre. Tous les jours, c’est la
même chose : Un putain de raz de marée d’amertume vient m’amortir la
fougue.
Toujours en regardant sa tasse de thé , il l’a supplie.
Allez , par pitié, gobe-moi
déchiquète – moi en petit morceaux, qu’on en finisse.
Tu risquerais seulement qu’une petite indigestion du à l’amertume de
mes jours. MAIS tu pourrais, par
contre, me combler d’une immense joie.
Attends impatiemment une réaction
Oh mais allez ! Bouffe-moi et digère-moi que je pourrisse plus
rapidement qu’en ce moment.
Long moment de silence et d’attente
Bon alors , ça va , j’ai compris.
L’altruiste , c’est pas ton truc.
Regard vide de détresse.
Toutes ces couleurs me donne des envies de gerber sur l’utopie de la
gaité. Nous sommes tous seuls et malheureux. Nous sommes nées seuls comme des
grands et nous allons mourir seuls comme des grands. L’instinct maternel de
Madame la vie est comparable à celui d’une vielle marâtre sèche, il est donc
inexistant. Pas question de se
faire cajoler, pas question de se faire flatter les cheveux par elle.
Dans le fond, naître : c’est de pleurer au premier contact de
l’air qui nous est déjà asséché par la morosité ambiante du monde, pis mourir c’est de pleurer d’avoir
commencer sa vie d’une mauvaise bouffée.
S’adresse à ses compatriotes d’un air sarcastique et arrogant
Vous votre première gorgée d’air était pas trop pire ? NORMAL,
vous ne respirez pas.
J’aurais tellement envie de vous voir respirer, ça me ferait du bien.
J’aurais envie que vous me parliez aussi !
MONTE sur sa chaise (crescendo)
Que vous me rassuriez que ma vie d’humain est pas si pire, pis qu’elle
est plutôt même assez divertissante comparé à votre vie de peluche.
Monte sur la table
( cresendo)
J’aurais envie
que vous me disiez que , dans le fond,
l’indice de bonheur dans votre univers pelucheté est quasiment nulle ,
pis que c’est parce que les enfants vous sont trop mesquins et sadiques.
MONTE sur la table (crescendo)
PIS J’aurais
envie aussi que vous me disiez de cesser de me plaindre, parce que il y a des
toutous en Afrique qui crèvent de faim !
DEBOUT sur la table
les mains dans les airs, agité.
Silence , se
rassoit sur le bord de la table et se calme.
Mais ,
bien sûr , vous ne me le dites pas, parce que vous savez que c’est faux.
Rejean
l’avait bien dit : la folie n’est pas déraison mais foudroyante
lucidité.
J’ai des trucs à faire, vous pouvez prendre ce qui
reste.
Acte 2
Philémon est assit en plein milieu de la pièce
autour de lui , il y a plusieurs chaises inoccupée. Il se trouve dans une salle
d’attente. La secrétaire qui lui
posera les questions sera assise parmi le public. Elle ouvrira son dossier médical à l’aide de son ordinateur
sur ses genoux. Philémon aura l’air angoissé, il ne sera ou regardée pour
répondre à la secrétaire.
Secrétaire : Votre nom ?
Philémon : Philémon melançon
Secrétaire : Numéro d’assurance maladie
phillemon ?
Philémon : PHLM3578
Secrétaire : Numéro de téléphone ?
Philémon : 514 324 5676
Secrétaire : Numéro de téléphone au
travail ?
Philémon : 514 342 6579
Secrétaire : Nom de la compagnie ?
Philémon : Cups à café 2 crèmes 1 sucre.inc
Secrétaire : Causes du décès ?
Philémon : … écrivez ce que vous voulez !
Marilou, quelques petites fautes à corriger, mais le texte a une certaine substance. L'inversion entre acte 1 et 2 sera-t-elle évidente dans le film?
RépondreSupprimerIl serait nécessaire de minuter ton texte pour savoir si ça rentre dans les temps. À une première lecture comme ça, je dirais qu'il y a certaines répétitions qui pourraient se traduire plutôt par les images, les angles de prises de vue, le son, les gros plans, etc. Choix de mettre en évidence des objets, des couleurs chaudes froides, lumière pénombre, vide, amas d'objets de cup etc...